16 Septembre 2009
En décembre dernier, il publiait cependant encore de nombreuses photographies inédites dans «Nues», un livre préfacé par Philippe Sollers.
Willy Ronis est mort à Paris, le 11 septembre, à 99 ans. Soit quinze ans après Robert Doisneau, dont la notoriété l'a longtemps éclipsé. Avec lui, c'est la page de la photographie dite "humaniste" qui se tourne. Ronis a travaillé pour les journaux dans l'après-guerre, en se concentrant sur la vie quotidienne des Français juste avant le grand bond dans la modernité.
Willy Ronis était issu de ces classes populaires qu'il a si souvent photographiées. Ses parents étaient des juifs d'Europe de l'Est qui avaient fui les pogroms, et son père, "ouvrier photographe", avait ouvert un petit studio à Paris.
Il se poste place de la Bastille, pour la victoire du Front populaire, le 14 juillet 1936. Dans la foule en liesse, il repère une enfant le poing levé sur les épaules de son père : elle deviendra la célèbre Petite fille au bonnet phrygien. Toute sa vie, Willy Ronis se délectera des manifestations, des grèves, de la vie ouvrière, de la Fête de L'Huma. De tous ses complices de l'école humaniste, il est sans doute le plus engagé. Communiste, il aura sa carte au parti de 1945 à 1965. "J'ai toujours été motivé par les problèmes économiques et sociaux, disait-il, par la condition humaine... en tant qu'homme et photographe. Je mourrai le coeur à gauche."