16 Octobre 2010
Il y a quelques jours, nous fêtions les 20 ans de l'abolition de la Peine de Mort en France.
Elle existait depuis le Moyen âge et a été abolie le 09 octobre 1981, faisant de notre pays, le dernier pays de la Communauté européenne à l'abolir.
Amnesty International en a profité pour lancer une nouvelle campagne dont le slogan est : "LA PEINE DE MORT EST CONDAMNEE A DISPARAITRE".
http://www.amnesty.org/fr/death-penalty
“La Chine exécute plus de personnes que tous les autres pays réunis”, affirme Amnesty International.
Au moins 1708 personnes ont été exécutées dans le monde en 2009, selon un décompte de l’association. Parmi elles, plus de 1000 l’ont été en Chine. L’Iran arrive en deuxième position avec au moins 388 exécutions, l’Irak en troisième (120), et les États-Unis à la cinquième place (52).
La peine de mort est la négation absolue des droits de l’homme. Ce châtiment cruel, inhumain et dégradant, est infligé au nom de la justice.
il est intolérable que, dans une société démocratique, des innocents soient condamnés à mort à tort.
En même temps, la peine de perpétuité est tout aussi inhumaine : c’est condamner à vivre, tout en sachant qu’on ne sortira jamais. En prison à perpétuité, le condamné perd le peu d’humanité qui lui restait, et devient un animal.
Y-a-t-il une solution intermédiaire...
Victor Hugo se posait la question sur l'existence de la peine de mort : La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne.
http://www.liberation.fr/monde/11011042-100-posters-contre-la-peine-de-mort
> La mort est douce : elle nous délivre de la pensée de la mort. | ||
Jules Renard |
Mais qu'est ce que la Mort?
Dans des extraits de son livre "La mort" (1977), Wladimir Jankélévitch tente de nous en donner sa version.
La mort joue à cache-cache avec la conscience: où je suis, la mort n'est pas; et quand la mort est là, c'est moi qui n'y suis plus. Tant que je suis, la mort est à venir; et quand la mort advient, ici et maintenant, il n'y a plus personne.
" Mystérieuse et pourtant problématique, la mort est le mystérieux problème auquel il manque toujours une détermination pour être vraiment objet de pensée ; ou ce qui revient au même : la mort est le mystère problématique dont nous prenons par la pensée inépuisablement conscience. La mort est " presque " intelligible, mais il y a en elle un je-ne-sais-quoi atmosphérique, un résidu irréductible qui suffit à la rendre insaisissable. L’insaisissable, l’inépuisable, l’insondable de la mort sollicitent en nous un besoin insatiable d’approfondir qui est en quelque sorte notre mauvaise conscience. Nous avons sur la mort l’optique du spectateur, et nous sommes pourtant plongés en elle comme dans un destin exclusif de toute perspective : le centre est partout et la circonférence nulle part. La mort est donc à la fois objective et tragique. Si la conscience était absolument soustraite à la mort, la mort serait un objet naturel d’expérience, un curieux objet, mais un objet, ou un concept pour notre réflexion, un objet entre autres, un concept parmi tant d’autres, un problème comme tous les autres. Mais la mort, en admettant même qu’elle ne nihilise pas la pensée, supprime l’existence personnelle et psychosomatique de l’être pensant. Cette abolition de toute la personne est le mystère englobant par excellence. "
" (l’homme) se sait mortel, mais à proprement parler il ne " sait " pas qu’il mourra. D’une part en tant que le mortel connaît en général sa mortalité, il englobe la mort par la conscience et il semble avoir barre sur cette mort ; et en tant qu’il ignore les déterminations circonstancielles de sa mort-propre, il est au dedans du destin, et l’événement futur garde vis-à-vis du condamné à mort l’avantage de l’initiative, le bénéfice de la surprise, la supériorité de la position dominante. "
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