24 Février 2011
Une vague amoureuse s’écrase à l’infini,
elle arrache le sable pour le poser un peu plus loin,
elle crache son écume et s’étale en gargouillis,
et l’eau reflue sans bruit au large de nos vies.
La vague ronge une côte ou deux, mais n’atteint pas le désert intérieur,
ce cœur sec miné de bunkers lentement avalés par les grains de pierre,
cet empilement de peur refroidi par des tours d’ivoire.
Les murs armés sans cesse rehaussés de faux espoirs
s’enlisent sur leurs fondations mouvantes,
l’eau volatile se disloque et se noie dans les fosses,
comme une perdition dans les tourbillons de masse.
La vague, versatile, repart... et revient, elle attend une faille, une écluse, pour s’écouler entre nos mains et irriguer les vies recluses figées derrière les digues de glace.