23 Juin 2010
Comme le faisait remarquer Spinoza : "Ce n'est pas parce que je te trouve beau que je t'aime, c'est parce que je t'aime que je te trouve beau."
Les études en psychologie indiquent que les individus sont obsédés par leurs apparences ; Ils se montrent prêts à donner du temps et de l'argent et même à souffrir pour entrer dans le bal de la séduction. A l'inverse la laideur est percue comme une disgrâce et une déchéance. Comme le dit umberco eco, nous sommes regis par une démocratie esthétique, car la beaute est un des facteurs les plus obscurs de la discrimination sociale.
Quand aux femmes plus elles s'émancipent aux contacts masculins, plus elles cherchent à paraître belles. La beauté permet à la femme de se faire objet de désir.
Le corps serait-il devenu la première victime de la quête de la beauté.? Diététique, cosmétique, sport, chirurgie plastique même, on ne compte plus les efforts pour se conformer aux canons de la publicité ou de la mode. Mais si on essaie d'être beau que pour plaire ou avoir confiance en soi, on en reste à une définition strictement utilitaire de la beauté.
La beauté n'est qu'un piège tendu par la nature à la raison. (Voltaire)
Il FAUT SOUFFRIR POUR ÊTRE BEAU...!
Pourtant la laideur a ceci de supérieur à la beauté qu’elle ne disparaît pas avec le temps. (ou pas), Une belle femme ne se lasse jamais d'être regardée, par contre la panique commence lorsqu'elle cesse de l'être.
Du côté des philosophes, Plotin à été un des premiers à positiver la laideur. Il rompt avec l'esthétisme classique de la forme et de l'harmonie au profit d'un esthetisme de la vie et du mouvement. "Un homme laid, s'il est vivant sera toujours plus beau que la plus belle des statues."
Ce que montre Spinoza c'est qu'il n'existe pas de beauté absolue et que toute beauté est relative à un certain dispositif sensoriel et affectif, à une certaine culture, à un certain goût, bref que la beauté est purement subjective et mouvante.
Dans la peinture occidentale, la laideur est associée à la souffrance, l’enfer, les monstres, l’obscène, le diable, la sorcellerie, le satanisme. Car la laideur suscite le dégoût, mais aussi la peur, la dérision, au mieux la compassion. Dans l’imaginaire populaire, la laideur a toujours été associée à la méchanceté, à la folie, à la bêtise.
Kant disait : "la beauté est le symbole du bien", c'est ce qui rend d'ailleurs "la beauté du diable" à la fois si detestable et si fascinante, car elle sème dans la perfection une trouble dissonnance.
La beauté est injuste car très inégalitaire. Mais ce n’est pas tout. S’y ajoute un constat plus cruel encore : le beau possède le privilège supplémentaire d’être associé à ce qui est bon et bien. La beauté est spontanément liée à l’intelligence, la gentillesse, la santé, la sympathie.
Alors, on peut alors se demander quel impact la beauté dans la vie quotidienne. De l’école au travail, en passant par l'éducation parentale, la sélection par le beau La sélection beau/laid opère dès l’école. Elle s’initie dès la cour de récréation où les attaques contre les «moches» se révèlent impitoyables. De nombreux enfants souffrent en silence des persécutions faites à ceux qui ont le malheur d’être trop gros, trop petits, de loucher ou d’avoir les dents mal plantées.
Il y a quelques années, une étude a montré que les parents attachent plus d'importance à leur propre enfant s'il est beau!
Il se peut que les enseignants – à leur corps défendant bien sûr – puissent avoir aussi une préférence pour les beaux. . L’apparence joue en faveur des plus beaux sans que les enseignants en aient conscience, bien sûr.
La beauté joue donc dans la sélection. Elle se retrouve aussi dans la justice. Face aux juges, le «délit de sale gueule» joue un rôle et une mine patibulaire appelle plus de suspicion qu’un visage d’ange.
C’est incontestablement sur le marché de l’amour que la loi de la beauté est la plus implacable. Et la plus cruelle. En dépit de «l’amoureusement correct» qui voudrait que l’on aime une personne d’abord pour sa personnalité, sa générosité, son intelligence, son humour…, la beauté reste le facteur prédominant dans l’attraction entre les êtres.
Il y a une tendance vaguement exagérée du beau vers le beau, et du laid vers le laid.
Une belle gueule a évidemment infiniment plus de chance de pouvoir séduire la femme de ses rêves qu’un laideron. Et tout le monde n’a pas le bagout et l’intelligence de Sartre pour compenser un physique ingrat. De ce point de vue, la sélection par le beau est assez intraitable. Les femmes accordent, il est vrai, un peu moins d’importance au physique dans leurs relations amoureuses. Mais, en général, une femme ne tombe amoureuse d’un homme plus laid et vieux que s’il a un statut social supérieur et une position prestigieuse.
Bref, c’est triste à constater, à l’école, au travail, en amour, en amitié et dans les relations humaines en général, il vaut mieux être beau. Cela compte de façon significative dans le jugement porté sur nous. L’importance que l’on accorde aux apparences est tout sauf de la futilité. La beauté est un atout considérable dans les relations humaines.
Comme le constatait Khrisnamurti, aucune civilisation n'a jamais généré autant de laideur, car la beauté naît dans le silence et le calme
La beaute réside dans l'oubli de soi, et dans une forme d'inconscience cultivée. bY uGO