25 Décembre 2012
« Hier est passé, n’y pensons plus
Demain n’est pas là, n’y pensons plus
Pensons aux doux moments de la vie
Ce qui n’est plus, n’y pensons plus »
Au moment où l’Occident commençait à se reconstituer après la chute de l’empire romain et une longue série d’invasions, la Perse connaissait une période faste, avec une culture si évoluée que les envahisseurs arabes l’ont respectée et l’ont associée à la leur pour la diffuser dans tout le monde musulman, jusque dans l’Espagne maure.
C’est dans ce contexte que naît, en 1047, à Nishapur dans l’actuel Iran, Omar Khayyam – son nom complet est Ghiyath al-Din Abu al-Fath ‘Umar ibn Ibrahim al-Nisaburi al-Khayyami, Khayyam signifiant "frabricant de tente". On a supposé que ce nom venait de la profession de son père, mais il est possible aussi que ce nom soit symbolique et puisse être déchiffré d’une manière non conventionnelle.
La vie de Khayyam est entourée de mystère, et peu de sources sont disponibles pour nous permettre de la retracer avec précision. Les chercheurs pensent généralement qu'Omar Khayyam est né dans une famille d'artisans de Nichapur (son père était probablement fabricant de tentes). Il a passé son enfance dans la ville de Balhi, où il étudie sous la direction du cheik Mohammad Mansuri, un des chercheurs les plus célèbres de son temps. Dans sa jeunesse, Omar Khayyām étudie aussi sous la direction de l'imam Mowaffak de Nishapur, considéré comme le meilleur professeur du Khorasan.
La légende dit qu'Abou-Ali Hassan (Nizam al-Mulk) et Hassan Sabbah étudiaient alors également sous la direction de ce maître et qu'un pacte légendaire aurait été conclu entre les trois étudiants : « Celui d'entre nous qui atteindra la gloire ou la fortune devra partager à égalité avec les deux autres ». Cette alliance reste improbable lorsqu'on sait que Nizam al-Mulk était de 30 ans l'ainé d'Omar et que Hassan Sabbah devait avoir au moins 10 ans de plus que Khayyam.
L’image de viveur alcoolique, adepte du « carpe diem », qu’il a alors acquise ne correspond pas à la réalité. Astronome et mathématicien de grande valeur, Khayyam était un sage, et ses poèmes, correctement traduits par Omar Ali Shah, sont d’inspiration soufie.
La tradition attribue à Khayyâm cette anecdote : une cruche de vin, renversée par quelque maladroit, s’est brisée, le précieux liquide s’est répandu à terre. Le poète irrité adresse alors à Dieu ce quatrain impie :
"Tu as brisé ma cruche de vin,
Tu m’as fermé la porte du bonheur, mon Dieu,
C’est moi qui bois et c’est toi qui commets les désordres de l’ivresse ;
Que ma bouche s’emplisse de terre. Serais-tu ivre, mon Dieu ?"
Jetant à cet instant les yeux sur un miroir, le blasphémateur s’aperçut que son visage était devenu noir : c’est un avertissement du Ciel. Le poète ne se troubla pas pour si peu : il improvisa aussitôt un quatrain où il montre son dédain pour la doctrine des peines et des récompenses futures :
"Quel est l’homme qui n’a jamais péché en ce monde, dis-moi ?
Celui qui n’aurait pas péché, comment aurait- il vécu, dis-moi ?
Si tu punis le mal par le mal.
Quelle est donc la différence entre nous, dis-moi ?"bY uGO https://www.facebook.com/ugoartistphotographer