"C’est dur d’aimer la France". Ainsi parlait Gaston Flosse de retour de Tahiti samedi 31 octobre.
Gaston Flosse, né le 24 juin 1931 à Rikitea (Mangareva), est un homme politique français. Il a été en 1984 le premier président de la Polynésie française. Il est ensuite resté jusqu'en 2004 l'homme fort de cette collectivité française autonome.
Une observation attentive du personnage de Gaston Flosse et de sa gestion de la Polynésie Française pendant des années justifie ce titre d'homme qui voulait être roi au vu de son autoritarisme, de son mépris des contrepouvoirs et de son sentiment d'impunité à l'égard de la justice.
Quelques semaines après sa réélection en 2002, Jacques Chirac octroie en plus une nouvelle aide de 840 millions d'euros.
Bien que la pertinence de cette aide soit contestée au sein même des Polynésiens, c'est surtout la gestion de celle-ci qui est contestable : selon l'accord de 1996 celle-ci ne bénéficie d'aucun contrôle public sur la destination et l'utilisation de ces fonds qui sont gérés de manière discrétionnaire par Gaston Flosse.
Mais surtout Gaston Flosse a tendance à utiliser l'argent de poche à son profit personnel. En 2001 Gaston Flosse procède à l'achat d'une île, Tupai, sur des fonds publics dans un but touristique, or cette île devient partiellement une extension du Palais présidentiel (qui a lui même couté des millions d'euros!), une sorte de résidence secondaire pour Flosse, et partiellement un lotissement pour milliardaires : une piste d'avion pour l'avion personnel de Flosse est installée grâce à des fonds publics qui servent aussi aux frais de personnel
Dans le même temps le salaire moyen des Polynésiens est de 1 000 €, 30 % d'entre eux sont illettrés, le coût de la vie est particulièrement élevé et il n'y a pas d'allocations chômages.
Politiquement la loi d'autonomie de 2004 lui permet de disposer de pleins pouvoirs, et de ne plus avoir pour obstacle le contrôle de l'Etat. Il bénéficie d'un droit de dissolution sur l'assemblée, d'un pouvoir de nominations dont il abuse afin de placer à des postes clés ses amis si possibles malléables.
La gestion de la Polynésie ressemble parfois à celle de la Mairie de Paris, période Chirac-Tibéry, ou à celle des Hauts-de-Seine. Signalons tout d'abord, à titre purement informatif, que le budget de la présidence de Polynésie est de 29 millions d'euros pour un archipel de 250 000 habitants contre 32 millions pour l'Elysée pour un pays de 60 millions d'habitants!
De plus, Ses initiatives se sont soldées par de maigres résultats ou des échecs (stagnation à un niveau très bas du nombre de touristes), dans un marché mondial en expansion
L'industrie perlière a été médiocrement orientée et se remet péniblement d'une surproduction qui a affecté les niveaux des prix de vente. La pêche est en mauvais état.
En 2007 dans un rapport de la Cour des comptes au chapitre des collectivités territoriales, la gestion des fonds publics par la Polynésie française fait l'objet d'un réquisitoire implacable visant les dernières années de Gaston Flosse à la tête du territoire, marquées par une « administration parallèle » et des « dérives » financières.
Gaston Flosse est également mis en cause dans la disparition inexpliquée du journaliste tahitien Jean-Pascal Couraud, alias JPK, en décembre 1997.
Gaston Flosse est condamné, en février 2009, pour détournement de fonds publics à un an d'inéligibilité, un an de prison avec sursis et 2 millions de francs CFP (environ 16 700 euros)
MAIS POUR GASTON FLOSSE 1er, ex- roi de la Polynésie, LE PLUS DUR COMMENCE MAINTENANT...